Touching Up
Photographies couleur sur aluminium
«Manipulation digitale»: pour décrire cette opération virtuelle, les mots renvoient pourtant au corps: la main et le doigt.
Comme d’autres séries photographiques recourant aux retouches et recadrages d’images publicitaires (New Faces, Glorious Bodies), les ensembles Drapery et Touching Up procèdent d’un protocole strict: découper dans des magazines de mode des pages reprenant des images de mains soigneusement sélectionnées, pour Drapery: chiffonner le papier et photographier l’image froissée, pour Touching Up: les numériser et y opérer des transformations à l’aide des outils du logiciel Photoshop.
Il en résulte des compositions mystérieuses où la main s’offre comme un épicentre animant les lignes de construction de l’image, l’action des matières et des étoffes, des ombres et des lumières. Dégagée de sa lisseur et de sa superficialité, l’image de mode est engagée dans une exploration de la matérialité picturale, des évocations symboliques et des ellipses érotiques.
C’est comme si l’histoire de l’art se réanimait dans les couches de l’image, sous le clic de la souris de l’ordinateur.
Laurent Courtens
Catalogue de l’exposition L’image qui vient, Iselp, Bruxelles, 2016.